On le sait en collection numismatique le principal critère qui détermine la cote est basé sur l’offre et la demande, mais après avoir dit cela, tout est-il dit ? Retour sur les minisets.
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Il y a une distorsion entre les thèmes que nous proposent les Mints émetteurs et les pratiques des collectionneurs. Nous le disons et défendons l’idée de choisir un thème et de s’y tenir : quel plaisir de pouvoir contempler une série complète où rien ne manque et la satisfaction d’être arrivé au bout, quand le thème est défini à l’avance dans le temps (série sur 5 ans, 7 ans, par exemple) !
Pour les thèmes ouverts, la satisfaction est identique, quand rien ne manque et que l’on possède déjà tous les millésimes émis et que, grâce à un budget bien maîtrisé, on s’apprête à acquérir les émissions suivantes. Cependant il faut aussi être conscient que les pratiques de certains collectionneurs sont éloignées de ce modèle, ils réagissent plus au coup de cœur que de façon logique, en ne suivant pas systématiquement le plan proposé par le Mint.
Pour illustrer cet état de fait nous pouvons examiner la série des Minisets BU émis par la France, avec les quelques éléments fournis par la Monnaie de Paris concernant les quantités réellement vendues, (à partir de 2011 les quantités réelles n’ont pas encore été communiquées). Ces coffrets BU thématiques sont vendus un peu plus cher que la série annuelle correspondante, car le tirage étant limité, en général à 500 exemplaires, le coût de fabrication pour une petite série est forcément plus élevé. Ce qui fait l’attrait de ces Minisets, ce n’est donc pas ce qu’ils contiennent, à savoir les 8 valeurs du millésime concerné, bien que certaines valeurs ne soient pas frappées pour la circulation courante et ne se trouvent donc que dans les sets annuels ou thématiques, mais bien la thématique qu’ils représentent. Prenons l’année 2007 et le thème des régions ou encore 2008 et les signes du zodiaque, tous les coffrets ont trouvé preneur. Alors que l’année suivante, une année « Fourre-tout » en terme de thèmes, les ventes se sont écroulées.
Ce qui démontre que quand le collectionneur ne comprend pas où on l’emmène, il décroche. La quantité confidentielle des tirages initiaux est également, l’un des éléments que le collectionneur adepte de ces sets thématiques, prend en compte.
A QUI PERD GAGNE, OU QUELS PEUVENT ÊTRE LES BONS PLANS ?
Si l’on y regarde de plus près, nous constatons que dans l’immense majorité, tous les Minisets proposés sont vendus en totalité, mais que certains de ces thèmes ne le sont pas, malgré une quantité confidentielle. Ce n’est donc pas le prix qui est la cause majeure, mais le thème en lui-même qui n’a pas séduit au moment de la commercialisation. Et force est de constater que ce sont ceux qui n’ont pas « accroché » le collectionneur qui sont considérés aujourd’hui comme étant les meilleurs « investissements », car sur les plus rares (voir tableaux), des ventes sur le second marché à plus de 160,00 € ont déjà été constatées et presque le double pour certains, qui étaient « fautés ». Ce n’est donc plus le thème qui est recherché par certains, dans ce cas-là, mais la rareté des ventes sur les sites d’enchères et au-delà, il s’agit bien pour ceux-ci d’une sorte de « placement » en pariant sur le long terme.
Ils tablent de toute évidence sur l’effet « pénurie ».
Nous ne le dirons jamais assez, le second marché ne fonctionne que sur la seule règle de l’offre et la demande ! Les opportunités sont rares, mais elles existent. Pour les saisir, la tenue de listes et fichiers est plus que conseillée. Une bonne raison pour y regarder à deux fois sur les futures émissions. Il n’est pas trop tard non plus pour « prendre le train en marche » et rechercher les émissions plus anciennes. Surtout que le nombre de thèmes émis ces dernières années est devenu plus raisonnable. Il est donc envisageable d’acheter les nouveautés, au moment de leur commercialisation, et de s’approprier les anciennes émissions, au fur et à mesure qu’elles apparaissent sur le second marché.
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NON CE N’EST PAS TROP TARD !
A fin 2017 la quantité totale était de 126 minisets commercialisés, il faut le savoir avant de se lancer. Mais il n’est pas obligatoire de viser immédiatement la collection totale, on peut viser dans un premier temps une ou deux « familles » en fil conducteur et saisir les occasions, quand elles se présentent, y compris celles qui n’en font pas partie.Ces opportunités pourraient être un point de départ, plus tard, pour une nouvelle aventure, quand la ou les familles initialement choisies auront été complétées. Cette série de minisets BU proposée par la Monnaie de Paris peut être collectionnable dans sa totalité, pour les plus fortunés, avec seulement 106 collections complètes possibles, à ce jour. Nous proposons également les familles suivantes : Petit Prince ; Régions ; Signes du Zodiaque ; Evènements appartenant à l’Histoire (14/18 &/ou Seconde Guerre mondiale &/ou Sommets/Rencontres, etc…) ; Evènements familiaux (naissance &/ ou mariage &/ou diplôme, etc…) ; Evènements numismatiques (Salon Berlin &/ou Salon de Tokyo, etc…) ; Sports ; Jeunesse ; etc…
Nous avons donc là l’exemple type de ce qu’un Mint propose et de ce qu’un collectionneur peut s’approprier tout en respectant une logique thématique qui donnera du sens à sa collection. Enfin pour les puristes la série des minisets à 500 exemplaires débute réellement en 2006, mais il est courant d’y associer ses « ancêtres », c’est-à-dire les séries émises en complément de la série annuelle à partir de 2002 sous une appellation plus généraliste « Coffret BU thématiques ».
Enfin ultime précision les minisets sont numérotés de 1 à 500, mais ne sont pas vendus dans l’ordre numérique. Ainsi il ne sera pas étrange de trouver à la vente sur le second marché, un coffret émis à seulement 200 ou 300 exemplaires avec une numérotation supérieure.
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Article de Serge Wiotte pour Monnaie Magazine
