© Par François BLANCHET
Mieux que les pièces jaunes !
L’évènement date de 2015 mais n’a été signalé que récemment par le site greedyfinance. Cela se déroule aux USA, en Louisiane, et très précisément à Ruston. Otha Anders, 70 ans, client de l’Origin Bank, a appelé son agence pour l’informer qu’il allait faire un dépôt en espèces. Jusque-là rien d’exceptionnel. Mais pourquoi avoir pris la précaution de leur téléphoner pour ça ? Parce que ce dépôt représentait 45 ans d’économies ? Oui, certainement. Mais surtout à cause de la nature de ces économies. Depuis 45 ans, il mettait de côté des pièces américaines de 1 cent qu’il trouvait ou récupérait dans sa monnaie. Cette quête avait débuté lorsqu’il en avait trouvé une dans la rue… et s’était poursuivie dans le temps. L’histoire ne dit pas de combien de pièces il s’agissait mais ce qui est acté est qu’elles étaient stockées dans 15 grandes bonbonnes à eau de 19 litres. Pour les amener jusqu’à l’agence bancaire, il lui fallut l’aide de 5 amis et d’un camion. Et pour les décharger, une brouette fut nécessaire. Voilà une affaire qui aurait fait plaisir aux « pièces jaunes » !
Immanquable : 10 kilos d’or pour la British Royal Mint
La Monnaie royale britannique a dévoilé en avril la plus grosse pièce de son histoire : une pièce d’un poids élevé et d’un prix… encore plus élevé. D’une valeur faciale de 10.000 £, elle pèse 10 kilos, pour un diamètre de 20 cm. Cette « pièce » (que vous aurez du mal à caser dans votre porte-monnaie) a nécessité 400 heures de travail (dont 4 jours rien que pour le polissage) pour être fabriquée. Elle est le clou d’une série créée en 2017 et intitulée « Queen’s beasts », dédiée aux 10 animaux héraldiques qui ornent les monnaies ou les armoiries de la royauté britannique : lion, griffon, faucon, licorne, dragon… Pour ceux qui ont visité Londres, ces statues ornaient le chemin emprunté par la jeune Reine Elizabeth II lors de son couronnement, en 1953, pour se rendre à l’abbaye de Westminster. Caractéristique essentielle de ce monstre numismatique : son tirage. Elle n’a été produite qu’en un seul exemplaire et immédiatement vendue. La Royal Mint a décidé de rester discrète autant sur l’identité de son acquéreur… que sur le prix qu’il l’a payée.
Deux femmes sur des dollars américains
La Monnaie américaine (US Mint) a annoncé que les deux premières femmes qui figureraient sur des pièces américaines « quarters » (25 cents) au millésime 2022, seraient l’écrivaine Maya Angelou et l’astronaute Sally Ride. Mais elle a également annoncé que le public pouvait, d’ores et déjà, soumettre les noms d’autres femmes qui figureront sur une série qui leur est dédiée et qui, au final, comprendra 18 pièces, émises entre 2022 et 2025. Un site internet et un numéro de téléphone dédiés permettent cette participation populaire. Les contributions peuvent concerner un large éventail de domaines, y compris, mais sans s’y limiter, le suffrage, les droits civils, l’abolition, le gouvernement, les sciences humaines, la science, l’espace et les arts. Les femmes honorées viendront d’horizons ethniques, raciaux et géographiques divers. Comme la loi créant cette série l’exige, aucune personne vivante ne devra y figurer.
La Monnaie émettra chaque année jusqu’à cinq pièces différentes. L’avers des pièces de ce programme continuera à présenter George Washington, mais dans un design conçu de manière à le distinguer de l’image actuelle. Soit dit en passant, les deux premières femmes à être honorées dans les quartiers sont toutes les deux décédées au cours des 10 dernières années. Cela peut aider à faire connaître le programme, car le public américain connaît assez bien ces femmes. Les numismates espèrent que cela n’indique pas un parti pris en faveur de personnages récents aux dépens des héroïnes des siècles passés. A suivre !
Immanquable : Il y a 50 ans, les femmes suisses obtenaient le droit de vote
Les efforts déployés par les femmes suisses pour obtenir l’égalité des droits politiques remontent, comme un peu partout dans le monde, au XIXe siècle. Pourtant, en 1959, les deux tiers des hommes votent contre l’attribution du droit de vote aux femmes et lui opposent ainsi une fin de non-recevoir. Mais les Suissesses ne déposent pas les armes pour autant. De plus en plus de femmes partageant les mêmes opinions s’allient. La porte-drapeau de ce dynamique mouvement féministe est Emilie Lieberherr, qui incite ses camarades à une marche sur Berne. Équipées de banderoles, près de 5000 femmes résolues, venues de toute la Suisse, manifestent en début d’après-midi le 1er mars 1969 sur la Place fédérale.
Le 7 février 1971, les hommes ont à nouveau été appelés aux urnes pour un vote fédéral sur l’octroi du droit de vote et d’éligibilité aux femmes. Cette fois, ce sont les partisans qui l’ont clairement emporté (à 66%) et ont ouvert la voie au suffrage féminin. Ce dimanche d’élection a ainsi marqué l’un des jalons politiques les plus importants de l’histoire de la Suisse en permettant aux femmes de faire entendre leur voix. Lors des élections fédérales d’octobre 1971, onze femmes ont été élues. Ces dernières années, le taux de femmes siégeant au Conseil national a constamment augmenté et s’élève actuellement à 42%. Le 7 février 2021, la Suisse a fêté le cinquantième anniversaire de l’introduction du droit de vote et d’éligibilité pour les femmes suisses au niveau fédéral en émettant une pièce en or de 50 francs (11,29 g, 25 mm). Elle a été conçue par la designer Karin Widmer.
La collection Nelson Chang en vente aux enchères
Fin mai, la société Champion Macau Auctions présentait à la vente une des plus belles collections privées de monnaies chinoises, celle de Nelson Chang. Ce trader de Wall Street a déroulé une formidable carrière dans les matières premières et les actifs non traditionnels qui lui a permis, dès le début des années 70, de monter, petit à petit, une collection de pièces chinoises rares et de la plus haute qualité. Originaire de Shanghai, Nelson est retourné en Chine dans les années 1970 pour la première fois depuis son émigration aux États-Unis en 1938. Convaincu que la Chine émergerait inévitablement comme une des grandes puissances économiques et que l’achat de pièces chinoises rares offrirait d’excellents rendements, il a décidé d’y investir sa fortune. En même temps, réunir cette collection de pièces lui permettait de rétablir son lien personnel avec ses origines.
Nelson a fait son premier gros achat, le Heaton Mint 1897 Hunan dollar pour 15 500 $, en 1975 à la vente aux enchères Paramount Long Beach. Mais seulement un tiers environ des pièces de cette collection a été acquis aux enchères. Cette collection présente des spécimens exceptionnellement rares. Prenez par exemple la pièce de 10 cash de la Kirin Mint frappée en 1901. Cette pièce a été frappée lors de la prise de contrôle de la Monnaie de Kirin par les Russes cette année-là. Quatre dénominations seulement ont été frappées, toutes extrêmement rares. Il s’agit de pièces de 10, 20, 50 et 100 cash, ce qui correspond au système de monnaie russe en cuivre (kopek) utilisé à l’époque. La collection de l’Empereur japonais au Musée de la Monnaie de la Banque du Japon, contient des exemples de pièces de 20 et 50 cash de 1901, avec trois pièces connues pour chacune de ces dénominations. Ces pièces ont probablement été acquises par les Japonais en 1905 après leur victoire sur les Russes dans la guerre russo-japonaise. Il n’y a qu’un seul exemple connu de 100 cash et la seule pièce de 10 cash connue est celle de la collection NC.
Immanquable : La Poste japonaise fête ses 150 ans
Le Ministère japonais des Finances a autorisé la fabrication de pièces commémoratives de collection en or et en argent pour marquer le 150e anniversaire de la fondation du système postal japonais, créé en 1871. Avec l’émergence de l’ère Meiji au Japon à partir de 1867, s’est développée une modernisation rapide du pays et l’adoption de nombreuses pratiques occidentales en termes d’affaires et de commerce. La mise sur pieds d’un système postal complet pour répondre à la fois aux besoins du public japonais et étendre les relations avec le monde extérieur, était cruciale. En termes de communication et avant la formation du système postal, le Japon était connecté via cinq « routes » principales connues sous le nom de « Go-kaido », partant de la capitale de l’époque, Edo, où le gouvernement shogunat était établi.
C’est Maejima Hisoka (1835-1919) qui va créer et bâtir ce nouveau réseau postal. La devise des postiers était « n’hésitez pas à être un héros méconnu – ayez toujours le désir de faire du bien aux autres ». Deux pièces commémoratives sont frappées par la Monnaie japonaise, à Osaka. Sur la pièce de 10 000 yens d’or pur (15,6 g et 26 mm) figure une scène de la livraison du courrier de l’ère Meiji. Elle représente un courrier postal avec un cheval et une charrette recevant des sacs de courrier d’un dépôt. À droite de cette scène, figure une boîte à lettres traditionnelle en bois. La pièce de 1000 yens, en argent (31,1 g, 40 mm) montre une scène aux couleurs vives (colorisée) de livraison du courrier de l’ère Meiji. Elle représente également un courrier postal avec un cheval et une charrette recevant des sacs de courrier d’un dépôt.
La Monnaie Royale Canadienne publie ses résultats 2020
Et ils sont, contre toute attente, globalement positifs ! Comme on pouvait s’y attendre, ce qui a été le plus impacté c’est le volume de pièces de circulation canadiennes produites qui s’est élevé à 229 millions de pièces en 2020, comparativement à 385 millions en 2019 (moins 40% tout de même). Idem pour ce qui concerne la fabrication de flans monétaires (une des spécialités de la RCM), dont la production est tombée de 1308 millions en 2019 à 838 millions en 2020. Enfin forte baisse des ventes des monnaies de collection qui passent de 116,8 millions de dollars en 2019, à 91,9 millions de dollars en 2020. Ce résultat provient essentiellement (comme pour toutes les Monnaies du monde probablement) de la compression du programme initial due à la pandémie.
En revanche, la fabrication de pièces de monnaie pour des pays étrangers est restée quasiment identique (- 2%). Et surtout, 2020 sera marquée par l’explosion des pièces de placement dont les ventes ont doublé pour l’or et augmenté de 30% pour l’argent. Exceptionnel ! Cette activité atypique, dont Marie Lemay, la présidente, pense qu’elle peut se poursuivre en 2021, a néanmoins créé un léger déséquilibre financier. Car la baisse de production des produits dits « ordinaires », ne s’est pas accompagnée d’une baisse des coûts fixes ou des salaires versés (le nombre d’employés a même augmenté). De ce fait, la marge brute n’est que 1% en 2020. Attendons ceux de la Monnaie de Paris !
Immanquable : Une monnaie pour les migrants
Même si la pandémie n’a pas épargné l’Italie, le flot presque sans fin de migrants fuyant les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, n’a pas cessé. Nombre d’entre eux qui sont entrés en Italie avant le 8 mars 2020, ont reçu des permis de résidence leur permettant de vivre et de travailler légalement dans ce pays, ainsi que d’accéder aux services de santé publique. Les demandeurs d’asile qui arrivent actuellement sont envoyés dans des centres d’accueil pour demander le statut de réfugié ou être expulsés, en fonction de leur situation individuelle. La plupart des navires arrivent en Calabre ou sur les îles de Lampedusa et de Sicile.
Gioiosa Ionica se trouve en Calabre, dans le sud de l’Italie, le long de la mer d’Ionie. Cette petite commune a une population d’environ 7000 personnes. Castellino del Biferno est plus au nord, légèrement au sud-ouest de Rome, à mi-chemin de la botte de la péninsule italienne. Castellino del Biferno ne compte que 550 habitants. Ces deux villes ont plusieurs points communs. L’un d’eux est un afflux de migrants auxquels elles doivent faire face. Un autre est que les deux ont émis leurs propres devises qui sont mises à disposition essentiellement pour aider ces migrants.
Le gouvernement italien paie à la municipalité de Gioiosa Ionica 35 € par demandeur d’asile et par jour. Le paiement est destiné à couvrir l’hébergement, la nourriture et les soins médicaux, les cours d’italien, les stages et les frais de prise en charge administrative. Il comprend également un peu d’argent de poche pour chaque demandeur d’asile. Castellino del Biferno reçoit également des fonds du gouvernement pour fournir des coupons alimentaires aux immigrés. Mais les fonds publics arrivent souvent tardivement. Pour cette raison, les deux villes ont commencé à émettre leur propre monnaie afin de combler, au moins temporairement, le déficit financier, mais aussi pour améliorer le sort de leurs propres résidents locaux.
Gioiosa Ionica a commencé à émettre sa propre monnaie en 2016 : un billet de 10 € à l’effigie de Che Guevara, un autre de 20 € Hugo Chavez et un de 50 € Karl Marx. Ces coupures permettent aux demandeurs d’asile d’acheter de la nourriture régulièrement, même lorsque les fonds de Rome sont en retard. Les services municipaux d’aide aux réfugiés remboursent ensuite les commerçants en euros réels lorsque l’argent arrive. Castellino del Biferno en a fait de même. Antonio Lannaocone, propriétaire de la boutique de photocopie locale, s’est porté volontaire Il a imprimé des billets de 20 et 50 ducati sur de simples feuilles de papier qui sont ensuite plastifiées, à la fois pour qu’ils ne soient pas trop aisément duplicables et pour qu’ils puissent être désinfectés. Ce n’est qu’une fois plastifiés, que les billets sont découpés à leurs dimensions finales. Les billets ont été plus récemment complétés par des pièces de 50 cents et 1 et 2 ducati. Les pièces et les billets de Castellino del Biferno font référence non aux héros du communisme mais à des joueurs de football.
REVUE DE PRESSE
ALLEMAGNE
MÜNZEN REVUE
Gietl Verlag, Postfach 166, 93122 REGENSTAUF
Au sommaire : les Bonaparte une affaire de famille, la pièce de 20 euros commémorative allemande 2021 Sébastien Kneipp, la Sybille et ses prophéties, le monnayage polonais, du stalinisme à la liberté, histoire numismatique du canal de Suez, Mussolini le maudit, le monnayage du Surinam, la numismatique en réseau, le double thaler bavarois à la statue de Dürer, la pièce de 100 shillings en or autrichienne de 1926, Antinoos dans les monnaies et médailles, le prix Eligius 2020 attribué par la Deutschen Numismatischen Gesellschaft, un nouveau membre correspondant de la NGC en Europe.
ROYAUME-UNI
COIN NEWS – Mai 2021
Token publicain, 40 SouthernhayEast, EX1 1PE Exeter
Au sommaire : Britannia, la déesse et son lion qui rugit, les monnaies de Gandhara au Kushan, la demi-guinée de 1804, le monnayage de l’Imperial British West Africa Company, Jacob Garrard et le souverain de Sidney frappé en 1920, frappez-les en platine, l’Empereur et la tortue, Hector Berlioz sur les billets de banque, jetons un coup d’œil sur les mini assegni italiens.
SUISSE
NUMISPOST – Mai 2021
Postfach, CH-7310 Bad Ragaz
Au sommaire : la médaille d’or du Petit Conseil du Canton de Vaud couronne la carrière de Marc-Antoine Pelli, la pièce pour le 50e anniversaire de l’atterrissage sur la lune remporte le prix « Pièce de l’année », les pièces d’or celtiques atteignent des prix records, Leu Numismatik Winterthur ajoute plusieurs milliers de livres à la bibliothèque, Cosmos of Collectibles, la base de données des pièces en ligne, une exposition de pièces dans les conditions Corona, le monde des billets, les UV.
Pour les ventes aux enchères comme pour les salons numismatiques, les dates sont indicatives compte tenu de l’évolution de l’épidémie de Covid 19.
Le nombre de ventes « physiques » s’est considérablement écroulé dans le monde, laissant de plus en plus la place aux ventes en ligne.
EXPOSITIONS / BOURSES
2 – 5 juin 2021 : USA
BALTIMORE : Whitman summer expo
4 – 5 juin 2021 : Italie
PIACENZA : salon numismatique
5 – 6 juin 2021 : Chine
SHANGHAI : 4e Shanghai Zhongfu Coin exposition
11 – 13 juin 2021 : Allemagne
AIX la CHAPELLE : bourse aux billets
18 – 20 juin 2021 : Japon
OSAKA : 19e coin show
23 juin 2021: USA
COLORADO SPRING : Coin show
25 – 27 juin 2021 : Chine
YANCHENG : First International Coin Miscellaneous Exchange Meeting
25 – 27 juin 2021: HONG-KONG
International numismatic fair