Pour commémorer le 50e anniversaire de son drapeau, l’Unifolié, le Canada a émis plusieurs monnaies. Outre les drapeaux, d’autres emblèmes nationaux comme l’héraldique, les personnifications ou encore les animaux sont mis à l’honneur sur les monnaies de nombreux pays.
LES DRAPEAUX
Le drapeau est assurément le symbole le plus important d’un pays : c’est lui qu’on hisse pour souligner la victoire d’un athlète aux Jeux Olympiques, c’est aussi lui qui est porté par les soldats qui représentent leur pays partout dans le monde.
Depuis 1971, la Monnaie Royale Canadienne émet annuellement une pièce de 1 dollar en argent, sa première monnaie de collection. C’est ce « dollar en argent » qui a d’ailleurs la vedette dans les coffrets Belle Epreuve annuels, aux côtés des pièces aux motifs courants. Le motif du dollar 2015, dessiné par John Mantha, réunit des éléments symboliques qui reflètent comment le drapeau canadien est perçu au Canada et à l’étranger. Occupant une grande partie du revers, le drapeau canadien, ponctué en son centre d’un carré blanc qui arbore une feuille d’érable rouge stylisée, bat tranquillement au vent, hissé au sommet d’un mât. Sous l’Unifolié se tient un randonneur tourné vers la droite qui scrute l’horizon tout en admirant un paysage typiquement canadien. Un petit drapeau décore son sac à dos, clin d’oeil à la coutume des voyageurs canadiens qui affichent ainsi leur identité. Le 50e anniversaire est mis en évidence par un anneau symbolique formé de 50 feuilles d’érable. Frappée d’argent fin (999,9 ‰), la pièce fait 36,07 mm de diamètre et pèse 23,17 g.
La seconde monnaie est une autre pièce de collection. Il s’agit d’une pièce de 3 dollars ornée d’un drapeau en couleur dont le contour adopte la forme de la carte du Canada. Également frappée d’argent fin, cette monnaie fait 27 mm de diamètre et pèse 7,96 g. Son tirage est limité à 15 000 exemplaires.
On trouve également une pièce de 25 dollars aux mêmes caractéristiques que la pièce précédente. Ornée d’un Unifolié en couleur attaché sur la branche d’un érable et entouré de feuilles d’érable, cette monnaie au-pair a un tirage limité de 225 000 exemplaires.
Le drapeau le plus connu au monde est, sans l’ombre d’un doute, le drapeau des États-Unis d’Amérique. Le drapeau est si important dans ce pays qu’il en est presque un culte, car c’est à lui que les citoyens américains promettent fidélité tel en fait foi leur serment « I pledge allegiance to the Flag of the United States of America, and to the Republic for which it stands, one Nation under God, indivisible, with liberty and justice for all. » (Je prête allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique et à la république qu’il représente, une Nation sous Dieu, indivisible, offrant liberté et justice pour tous). C’est le drapeau qui inspira l’hymne national américain, The Star-Splanged Banner (la bannière étoilée), écrit par Francis Scott Key au lendemain de la bataille du fort McHenry, pendant la guerre de 1812.
Ce n’est donc pas surprenant de trouver le drapeau sur les monnaies états-uniennes qui soulignent le 200e anniversaire de la composition de cet hymne. La première est une pièce de 1 dollar en argent 900 ‰ qui fait 38,10 mm de diamètre et pèse 26,73 g. L’avers montre un drapeau états-unien actuel qui ondoie et les inscriptions ONE DOLLAR, E PLURIBUS UNUM et UNITED STATES / OF AMERICA. Le revers montre la Liberté brandissant un drapeau américain à 15 étoiles et 15 bandes (celui de l’époque de la guerre) avec, en arrière-plan, le fort McHenry, et les inscriptions IN GOD WE TRUST et LIBERTY. Le millésime 2012 est à 5 heures et la marque d’atelier « P », pour Philadelphie, est à la droite de ce dernier.
L’autre pièce est une pièce de 5 dollars en or 900 ‰ qui pèse 8,36 g pour un diamètre de 21,59 mm. L’avers montre les premiers mots du Star-Spangled Banner, « O say can you see », tels qu’écrits par Key avec, en arrière-plan 15 bandes et 15 étoiles, et les inscriptions UNITED STATES OF AMERICA, E PLURIBUS UNUM et FIVE DOLLARS. Une bataille navale de la guerre de 1812 orne le revers, accompagnée des inscriptions IN GOD WE TRUST et LIBERTY. Le double millésime 1812-2012 est sous le mot LIBERTY, et la marque d’atelier « W », pour West Point, est à 8 heures.
L’HÉRALDIQUE
Depuis le XIe siècle, les armoiries servent à identifier une personne (chevalier), un groupe. Par la suite, des armoiries ont été préparées pour des pays.
Comme les armoiries sont uniques, il est normal que celles-ci soient utilisées pour représenter l’émetteur d’une monnaie.
C’est d’ailleurs cette pratique qui a donné son nom à l’écu, puisque la pièce était ornée d’un écu, comme cette pièce de Louis XIII.
Depuis 1937, la pièce canadienne de 50 cents présente les armoiries du pays (exception faite de 1967).
On les trouve également sur la pièce de 20 dollars émise pour souligner le centenaire de la Confédération canadienne, en 1967.
Les armoiries monégasques ornent les pièces de la principauté depuis des siècles.
Encore aujourd’hui, on les trouve sur les pièces de 1, 2 et 5 centimes d’euro.
Sur les pièces 10, 20 et 50 centimes d’euro de Malte figurent aussi des armoiries.
Il arrive parfois qu’on utilise qu’une partie des armoiries ou des éléments bien distincts.
Par exemple, la Finlande arbore encore aujourd’hui un lion héraldique sur ses pièces en centimes d’euro et on trouve une croix de Malte sur les pièces de cet État de 1 et 2 euros.
LES PERSONNIFICATIONS
Certains utilisent des allégories ou, plus précisément, des personnifications comme par exemple la Liberté sur la pièce états-unienne de 1 dollar.
D’autres viennent à représenter un pays. En France, c’est Marianne qui a cet honneur. Elle a orné de nombreuses pièces françaises dont la 5 francs Lavrillier et les pièces de 1, 2 et 5 centimes d’euro.
Une autre personnification célèbre est Britannia, qui représente la Grande-Bretagne. Elle apparait sur des pièces romaines du Ier siècle après Jésus-Christ et elle commença à être présente sur les pièces britanniques après la création du Royaume-Uni en 1707.
En 1987, la Royal Mint crée un lingot-monétaire qui porte son nom. Celui-ci contient une once troy d’or 917 ‰ et a une valeur nominale de 100 livres. Des pièces fractionnaires de 1/2, 1/4 et 1/10 d’once troy (avec les valeurs nominales correspondantes) sont aussi frappées. En 1997 des pièces en argent 958 ‰ sont introduites. La pièce d’une once troy a une valeur nominale de 2 livres. Comme pour l’or, des pièces fractionnaires de 1/2, 1/4 et 1/10 once troy sont aussi frappées. En 2013, le titre des Britannia d’or passe à 999,9 ‰ et celui d’argent à 999 ‰.
Les motifs des monnaies britanniques courantes ont changé en 2008. Dorénavant, les motifs des pièces de 1 penny et de 2, 5, 10, 20 et 50 pence se combinent, tel un puzzle, pour créer l’écu royal. L’écu complet orne, quant à lui, la pièce de 1 livre. La pièce de 2 livres a un motif qui représente l’histoire des avancées technologiques. Britannia a ainsi été délogée de la monnaie britannique courante, car elle résidait sur la pièce de 50 pence. Ceci a soulevé un tollé et elle fait toutefois son retour cette année, sur la pièce de 2 livres, pour le plus grand plaisir des Britanniques. On trouve sa double représentation sur une pièce britannique de 5 livres émise pour la commémoration du centenaire de la signature de l’Entente cordiale.
LES ANIMAUX
Que dire des emblèmes animaliers? Le coq est depuis longtemps un emblème de la France. En effet, le mot latin « Gallus » signifie à la fois « coq » et « Gaulois » et c’est à partir de la Renaissance que le coq commence à être rattaché à l’idée de Nation Française qui émerge peu à peu.
Ceci peut être confirmé par un jeton de cuivre de Louis XIV, millésimé 1668, qui souligne la soumission de la Franche-Comté. Le revers montre le lion de Flandre qui fuit, à droite, en se retournant vers le coq gaulois perché sur un olivier. Difficile de manquer le symbolisme du coq.
On trouve un coq sur les monnaies françaises du type « Génie debout », à la droite du génie ; sur les pièces d’or de 10 et 20 francs émises de 1899 à 1914 ; sur les pièces de 10, 20 et 50 francs en bronze-aluminium introduites en 1950.
Il est également sur deux différentes pièces de 10 francs émises en 1986, beaucoup plus stylisées, la 10 francs Jimenez et la 10 francs Robert Schuman.
Enfin, il fait son retour l’an dernier sur les pièces au-pair émises par la Monnaie de Paris.
De l’autre côté de l’Atlantique, le castor est depuis 1975 l’emblème animalier officiel du Canada puisqu’il est à l’origine du développement du pays, les chapeaux en fourrure de castor étant à la pointe de la mode en Europe à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Ce travailleur infatigable occupe la place d’honneur sur la pièce canadienne de 5 cents depuis 1937 et on le retrouve aussi sur une pièce au-pair de 50 dollars récemment émise.