Lorsqu’on évoque le roi Salomon, c’est aussitôt à la reine de Saba, à laquelle pense le plus grand nombre. Les plus lettrés, eux, évoquent le temple, mais presque tous font l’impasse sur son fabuleux trésor ! Il est temps de le faire sortir de l’oubli…
Salomon, troisième roi des Hébreux, fils du roi David, aurait accumulé lors de son règne, un fabuleux trésor, d’autant plus apprécié qu’il n’a toujours pas été retrouvé.
Et d’abord existe-t-il un trésor ou plusieurs trésors du roi Salomon ? La question mérite d’être posée car le temple de Salomon, comme la pyramide de Chéops et, plus près de nous, la cathédrale de Chartres, relève d’une architecture sacrée, d’une connaissance perdue de l’Ancien Monde que seuls quelques rares initiés ont pu nous transmettre en dépit des convoitises, des rivalités et des souverainetés venant d’impérialismes religieux chrétien, musulman ou juif. Ces religions ne se disputent-elles pas aujourd’hui l’origine de ce temple ?
On sait que sous le roi Salomon, la ville de Jérusalem était considérée comme l’une des plus riches de l’Antiquité. Si l’on consulte d’anciens documents et si l’on fait la part de l’exagération des chroniqueurs de l’époque, on arrive à une estimation de 2 200 tonnes d’or rien que pour le temple de Salomon. On comprend l’immense intérêt de diverses populations du Moyen-Orient et les raisons pour lesquelles ce temple fut plusieurs fois détruit, tout d’abord par Nabuchodonosor et les Chaldéens en 585, ensuite par les Grecs en 168 et, finalement, par les Romains de Titus en 70 de notre ère, ces derniers ayant détruit définitivement le troisième temple reconstruit par Hérode.
Les Romains, comme en témoigne l’arc de triomphe de Titus avec ses nombreux bas-reliefs, transportèrent tout ce qu’ils trouvèrent à Rome, notamment le célèbre chandelier à sept branches qui représentait l’apanage spirituel du roi Salomon ainsi que l’élément majeur de son fabuleux trésor.
LES BARBARES ARRIVENT…
Le temps s’écoula, et le 24 août 410 de notre ère les Wisigoths investirent Rome. L’histoire dit, qu’après un pillage qui dura six jours et six nuits, les barbares emportèrent à leur tour les dépouilles du temple. Ce trésor de guerre ira jusqu’à Toulouse où il y restera jusqu’à ce que les Francs de Clovis, en 508, repoussant l’offensive contre les Wisigoths, obligeant ces derniers à se replier à Rhedae, une ancienne ville fortifiée connue sous le nom de Rennes-le-Château. Ce cheminement qui aboutit au pied des Pyrénées, et particulièrement à la région carcassonnaise, est appuyé par divers écrits, principalement ceux de Saint Ambroise et de l’historien Procope dont les originaux se trouvent à la bibliothèque du Vatican.
Les écrits de Saint Ambroise vont au Vatican, ils y sont toujours, ce qui indique bien que l’Eglise n’ignore rien de cet aboutissement. Quelques siècles plus tard, l’historien Procope, qui a fait d’intéressantes recherches sur le trésor de Salomon, indique dans son livre qu’un important trésor a été disséminé dans cette région et cela sur les conseils de Saint Ambroise.
Donc, c’est peut-être dans la région de Carcassonne qu’il faudrait chercher un trésor. Il est à remarquer également qu’une certaine partie de ce trésor aurait été dirigée vers l’Espagne et, suppose-t-on, dans la région de Tolède. Ainsi l’or de Tolède pourrait être rattaché, par l’intermédiaire des Wisigoths, au fameux trésor du roi Salomon.
Mais il y aurait peut-être d’autres pistes. D’autres provenances de ce trésor, ce qui brouillerait… et les pistes et l’affaire.
Dans cette région existaient des commanderies templières notamment celles du Bézu, aujourd’hui complètement en ruine, et d’autres appartenant également aux Templiers du Roussillon. Pour ces derniers, on peut parler du château d’Albédune et de celui de la famille de Pierre de Voisins dont on connaît l’étroite liaison avec l’Ordre du Temple. Ce qui nous laisse supposer qu’après la dissolution de l’ordre, les « de Voisins » auraient assuré la protection de richesses templières.
ENCORE UN TRÉSOR DE SALOMON
Laissons un instant Wisigoths et Romains, Templiers et Hospitaliers à leurs quêtes et conquêtes. Il existe un autre filon, un autre trésor éternel : « l’Arche d’Alliance », ce coffre mystérieux et fabuleux déposé quelque part dans le temple du roi Salomon. Certains chercheurs n’hésitent pas à parler de quatre emplacements ayant pu abriter l’arche mystérieuse. Les précisions manquent à ce sujet. Il reste une autre version au sujet de l’Arche d’Alliance. Il s’agirait là de la source de toutes les puissances du monde, un sanctuaire mobile garantissant l’alliance de Dieu avec le peuple élu, d’où son nom, l’Arche d’Alliance. Et elle serait, d’après les chercheurs, un coffre électrique capable de produire de puissantes décharges comme en témoigne d’ailleurs dans la Bible l’accident survenu à un nommé Oza qui, ayant porté la main sur le coffre, tomba foudroyé. Ce coffre, toujours d’après la tradition, était composé de bois précieux et doublé d’or en dedans et en dehors, principe même des condensateurs électriques ; autrement dit : deux conducteurs séparés par un isolant. La garde du coffre était confiée, nous dit-on, à des lévites qui, pour le déplacer, passaient deux bâtons plaqués d’or dans des anneaux, alors qu’une couronne d’or entourant l’objet touchait jusqu’au sol. En revanche isolée, l’arche s’auréolait parfois d’aigrettes de feu, de flammes, de foudre et, si on la touchait, elle procurait des secousses redoutables, terrifiantes. En dehors de l’image scientifique, l’Arche d’Alliance demeure le symbole spirituel de la connaissance des choses, le principe même de la renaissance des êtres, l’énergie phallique du monde, la puissance interdite, le Grand Secret. Symbole aussi des plus grands mystères de l’humanité.
Selon la Bible, ce coffre fabuleux, contenant « l’Arche d’Alliance » de 1,15 m de longueur et 0,69 m de large et de hauteur, était en bois d’acacia, plaqué d’or et recouvert d’une plaque dorée. L’arche est enfin conduite à Jérusalem en attendant que le roi Salomon ait achevé la construction du temple, travail exécuté sur l’ordre de son père, le roi David, roi d’Israël. Les travaux terminés, Salomon fit aménager une chambre souterraine au bout d’un labyrinthe, afin de la cacher. Plus tard, le roi Josias ordonna aux Lévites d’enfouir l’arche dans le Saint des Saints de ce temple. Mais le temple fut détruit d’abord par Nabuchodonosor et les Chaldéens et, après sa reconstruction, détruit une nouvelle fois par les Grecs. Hérode le reconstruit, il devient le temple d’Hérode et ce sont les Romains de Titus qui, en l’an 70 de notre ère, le détruisirent définitivement.
Voilà le temple de Salomon détruit ! Alors que devient le trésor qu’est l’Arche d’Alliance ? Celle-ci aurait pu être volée avant la destruction du temple, c’est-à-dire sous le règne de Salomon, quelques années après sa déposition dans le Saint des Saints. La piste n’est pas à négliger même si elle n’est qu’une diversion. En effet la reine de Saba, comme on le sait, venait du très modeste royaume d’Ethiopie et fut l’une des très nombreuses concubines du roi Salomon, sinon la plus connue. Elle eut un fils de cette union, mais Salomon l’ignora jusqu’au jour où la révélation lui fut faite. Mais ce fils Ménélik, avait déjà 20 ans et ce métis, bien accueilli par son père et après tous les honneurs qui lui étaient dus, manifesta le désir de repartir en Ethiopie. C’est immédiatement après son départ que l’on s’aperçut de la disparition de l’Arche d’Alliance. D’après certains chercheurs, cela provoqua la colère et le chagrin du roi Salomon. D’autres ont soutenu que c’était pour la soustraire au pillage et à la convoitise des armées babyloniennes, romaines ou autres. Ce qui est également possible. Les ravisseurs passent par Gaza, atteignent le nord du Sinaï, descendent par la rive occidentale de la mer Rouge, vont en direction du Nil jusqu’au lac Tana d’Abyssinie et empruntent un autre fleuve qui descend vers le sud, jusqu’à Lalibela, à 400 km du lac. Il y a là plusieurs îles, et c’est celle de Tana Kircos qui sera choisie pour y déposer l’arche à l’air libre et tout simplement protégée par une tente. Ce lieu s’appelle Debra Mékéda, dénommé aussi « Montagne du Pardon ». La tradition nous rapporte que l’arche demeura ainsi durant 800 ans.
Mais l’Arche est-elle restée là ? Pas si sûr ! Elle aurait peut-être été ramenée à Jérusalem et déposée dans le troisième temple du roi Salomon. Il y a encore, une autre version. Celle-ci est à rapprocher des Croisades. C’est là qu’interviennent les Templiers. Moins de vingt ans après la fondation du royaume chrétien de Jérusalem par les croisés de Godefroy de Bouillon, en 1118, neuf chevaliers chrétiens conduits par Hugues de Payns arrivent dans ce pays avec mission d’assurer la sécurité des pèlerins et des voyageurs qui se rendent en pèlerinage au Saint Sépulcre. Lorsque les neufs chevaliers viennent se fixer à Jérusalem, en 1118, le roi Baudouin II leur attribue un logement sous l’emplacement de l’ancien temple du Salomon détruit par Titus. Les Templiers y resteront longtemps et pourront se livrer à de nombreuses recherches qui furent certainement suivies de trouvailles.
En fouillant dans les ruines du temple, les Templiers auraient-ils découvert l’Arche d’Alliance ? Cette arche fut-elle placée sous la cathédrale de Chartres, un ancien haut-lieu templier ? Sur un chapiteau de cette cathédrale, on peut voir une étrange sculpture qui représente l’Arche d’Alliance sur des roues. Est-ce pour indiquer que les Templiers l’ont réellement ramenée sur l’un de ces chariots utilisés par les gens de Moïse au cours de l’Exode ? Il a été dit que c’était le grand maître Hugues de Payns qui, personnellement, aurait ramené l’Arche d’Alliance en France, en 1128. Bien entendu la question reste posée.
Voilà un itinéraire bien compliqué à la recherche du trésor de l’Arche perdue du roi Salomon. Environ 3 000 ans ont passé mais les chercheurs de trésors continuent aujourd’hui de s’interroger sur l’héritage à la fois artistique, spirituel et matériel que nous a légué cet étrange monarque dont on se plaît à raconter les expéditions maritimes qui portèrent sa notoriété jusqu’aux Indes, ou en Afrique du Sud, dans l’actuelle Rhodésie où l’or foisonnait. Ce qui ferait mieux comprendre la fabuleuse richesse dont disposait le roi Salomon. N’oublions pas que le Temple de Salomon est l’aboutissement de l’exode du peuple hébreux sous la conduite de Moïse qui, rappelons-le, était un prince d’Egypte. Ce peuple amenait avec lui les bases mêmes de notre civilisation.
En attendant que les historiens se mettent d’accord, et que les chercheurs de trésor trouvent un monceau d’or, le roi Salomon garde toujours bonne mine.