Le billet de Frédérick GERSAL ©
Faire fortune ne tient qu’à un cheveu !
Depuis toujours les cheveux et la coiffure en général sont touchés par les phénomènes de mode. Et il est inutile de s’arracher les cheveux, de couper un cheveu en quatre ou de se faire des cheveux blancs, nous ne pouvons pas véritablement bouleverser ce que la nature nous a offert.
Certains personnages célèbres ont fait de leur coiffure un symbole comme « Gaston Fébus », comte de Foix et Prince de Béarn, qui aurait choisi ce surnom à cause de la blondeur de sa chevelure semblable à celle du dieu Apollon, appelé « Phoebus » (le brillant). Ou bien encore la célèbre « Casque d’Or », surnom donné à Amélie Hélie, connue pour ses cheveux dorés, qui vécut dans le Milieu parisien du XIXe siècle et qui a été merveilleusement incarnée à l’écran par Simone Signoret, dans un film de Jacques Becker.
Mais cela c’est pour l’apparence, car de l’époque de la « Gaule Chevelue » à notre XXIe siècle, les cheveux et l’argent ont des rapports directs.
J’en veux pour preuve l’incroyable histoire, ou peut-être est-ce la légende, de Dame Godiva, une anglo-saxonne vivant au XIe siècle. Cette épouse du Seigneur de Coventry, en Grande-Bretagne, demande à son mari de bien vouloir baisser les impôts qui écrasent la population. Après de nombreuses tentatives, Monsieur le Comte déclare enfin accéder à sa requête à condition qu’elle traverse les rues de la ville nue sur un cheval. Qu’à cela ne tienne, Dame Godiva relève le défi et elle parcourt les artères, seulement couverte par sa longue chevelure.
Voilà des cheveux qui ont permis aux habitants de Coventry de préserver leurs économies ! Oh mais je m’aperçois que je ne vous ai pas donné le nom de ce prince soi-disant généreux et un peu voyeur. Il est Comte de Mercie, une région du centre de l’Angleterre et il se nomme : Léofric (oui en un seul mot), avouez que cela ne s’invente pas !
Autre histoire de cheveux et d’argent, plus proche de nous, qui se déroule sous le règne du Roi Soleil, à une époque où la perruque est un élément majeur de l’habillement. Au château de Versailles, près de la chambre du Roi se trouve une petite pièce baptisée « le cabinet à perruques ». C’est là que travaille le sieur Binet, maître-perruquier du Roi. Cet esprit inven-TIF recherche la perfection. Il donne des ordres à ses marchands de cheveux qui parcourent le royaume en quête de cheveux d’au moins 60 cm de long. Avec ces vrais cheveux achetés, Binet confectionne des oeuvres d’art qui donnent une « drôle de binette »…