Après avoir fait un tour d’horizon des 2 euros commémoratives en général (à retrouver dans les numéros précédents), abordons le cas particulier de la série des 2 euros commémoratives 2007, émise à l’initiative de la Commission Européenne, qui a pour le moins marqué l’histoire de la numismatique.
Métaux : couronne cupronickel, cœur laiton & nickel
Caractéristiques : 8,50 g Ø 25,75 mm & 2,2 mm d’épaisseur
Artiste : Helmut Andexlinger
Différent : certains des pays ont apposé la marque de leur(s) atelier(s) de frappe et de leur directeur.
Quantité totale : 87 554 468
Pays participants : Allemagne (5 ateliers), Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Slovénie. Soit 13 pays, mais 17 gravures différentes avec les cinq ateliers allemands.
Avers : le centre de la pièce représente le Traité signé par les six États membres fondateurs devant un arrière-plan évoquant le dallage, dessiné par Michel-Ange, de la place du Capitole à Rome, où le Traité a été signé le 25 mars 1957. La traduction du mot « EUROPE » figure au-dessus du livre. La traduction des mots « TRAITÉ DE ROME » / « 50 ANS » est inscrite au-dessus du dessin. L’année 2007 et le nom du pays émetteur sont inscrits sous le dessin. L’anneau externe de la pièce comporte les mythiques douze étoiles.
Revers : la valeur faciale « 2 » & « EURO » sur la carte de l’Europe. Tirets et étoiles.
Tranche : striée et insculpée.
Les « 50 ans du Traité de Rome »
Cette pièce commémore les 50 ans du Traité de Rome signé le 25 mars 1957 par six pays fondateurs : la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la RFA.
C’est à l’initiative de l’Union Européenne que cette pièce commémorative a été frappée par l’ensemble des pays de l’Union Européenne utilisant l’euro. Et c’est par ces mots, du Président José Manuel Barroso et du Commissaire Joaquin Almunia, « l’Union Européenne nous a apporté et nous a permis de vivre dans la paix et la démocratie et de partager l’un des niveaux de vie les plus élevés du monde. L’euro est un puissant symbole de la montée en puissance et l’intégration progressive de l’UE », que fut décidée la diffusion massive de cette commémorative à travers les pays ayant choisi la monnaie unique.
Tous les pays de l’Union Européenne utilisant l’euro ont donc émis le 25 mars 2007, une pièce commémorative de 2 € pour commémorer le 50e anniversaire du Traité de Rome.
L’anecdote et le petit plus
Cette 2 euros commémorative commune est donc la première frappée par les pays ayant comme monnaie l’Euro avec un dessin commun sur l’avers. La série de 17 pièces constitue à elle seule une collection complète à réunir, à l’intérieur même de la collection complète des 2 euros commémoratives.
La vérité du collectionneur n’est pas toujours celle de la raison, on le voit lors de dispersions de collections, même prestigieuses, qui ne suivent pas toujours les recherches et ouvrages d’éminents numismates. Il est donc important de rappeler que les cinq ateliers Allemands sont bien des frappes différentes et pas de simples variantes. Ainsi le collectionneur qui décide de ne conserver qu’une seule pièce allemande, doit se poser la question « Quelle sera la légitimité de ma collection, par rapport à une collection qui tient compte des cinq ateliers, le jour où un atelier allemand fermera ? ».
Certains collectionneurs se posent également la question de l’utilité ou pas d’aligner toutes ces pièces quasiment identiques. A cela une seule réponse, mais à différents tiroirs, tout est question du thème que l’on donne à sa collection. Cette série commémorative commune étant un thème à lui seul, c’est une collection dite « fermée ». Ensuite si le thème est un pays particulier, seule celle concernée sera collectionnée. Entre ces deux extrêmes, ce sera en fonction du classement, soit par pays, par millésimes, par thèmes (les commémoratives communes peuvent être frappées à l’initiative de la Commission Européenne ou à l’initiative de pays), la numismatique c’est informer et proposer, le collectionneur dispose…
Les micro-Etats Monaco, Saint-Marin et le Vatican ne faisant pas partie de l’Union Européenne, n’ont pas eu l’autorisation de frapper cette pièce, bien que frappant et utilisant la monnaie unique.
Retrouvez l’ensemble des pièces du Traité de Rome ici
Article paru dans le Monnaie Magazine n°195 de Mars 2017 > à retrouver ici !